du fait au coeur

" Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends." Benjamin Franklin

Jeu d’écriture : De l’amour de la parole.

Mardi 23 avril 2024

Comme d’habitude, ce dimanche 21 avril 2024, j’ai laissé partir mon imagination vers l’inconnu, le moins connu ou le visible d’une réalité passée. J’ai voulu écrire sur un objet qui me tient à coeur : le bâton de parole ou de marche…

Voici :

« Je suis rentré de Marseille ce dimanche 21 avril 2024.

Comme on dit sur le vieux port : « C’est dégain, je lui ferais bien un gâté !! »

La nuit est tombée. La lune est pleine, il brille dans le reflet de la fenêtre.

Que dire de cet ami ?

Ce que les autres ne disent pas, ne pensent pas ?

Plus je l’observe, plus je l’aime.

Il est tout près, comme s’il faisait partie de moi, de mon âme. Il est un peu ma moitié, mon complément. Je dois avouer ce lien qui s’est renforcé avec le temps, les mises à l’épreuve.

Je me souviens…

Quand je pense à tous ces bons moments passés avec lui, au milieu des âmes, des esprits, des consciences, des individus en quête de sens.

Il est, à première vue, assez rigide. Il est bien dur dans sa nature lorsqu’on ne le saisit pas.

Pourquoi je l’aime ?

Parce qu’il est un compagnon fidèle, et je sais qu’il le restera jusqu’à la fin.

Beaucoup le regardent se lever et frapper le sol ou la table comme pour dire, parler, s’exprimer avec force et autorité bienveillante, entouré de tous.

Il est simple, très simple, mais d’une beauté mystérieuse.

Contrairement aux ignorants et aux trop sachants, il me fait du bien. Je ne sais pas si la réciprocité est !

Je le sens vivant, animé de la valeur « partage » loin du fait dominant ou dominé.

Il s’impose à tous. Il me fait sourire intérieurement.

Son clin d’œil, en pleine action, me transperce en dénouant mes nœuds d’angoisse créés par les pénibles.

Ce soir, il se repose face à moi. Je suis assis sur le canapé, un peu claqué de mon voyage en bateau Marseille-Ajaccio.

Il est debout près de ses semblables. Ils sont tous tordus autour de lui. Il est droit, brillant.

En fait, c’est lui qui m’accompagne lors de ces rencontres riches, où j’apprends les choses de la vie.

Je ne pensais pas découvrir tous les bienfaits de sa présence utile, précieuse.

Une force tranquille née dans la nature.

Souvent, quand je vagabonde sur les sommets, au cœur de la forêt, près des siens, de ses origines, je me rappelle de cette discussion mémorable avec Laurent qui était venu me le présenter pour me l’offrir :

-Wow!! Laurent, il est magnifique. Tu as du passer du temps pour le trouver là-haut ?

– Non, il m’a tapé dans l’œil, et tu me connais, je ne peux rester dur comme le bois quand je sais qu’un ami, comme toi, organise et donne la parole aux sans voix.

-Merci, Laurent, c’est un très beau présent. J’en ferai bon usage. Tu verras !!

C’est ainsi que j’ai rencontré mon premier bâton de parole pour régler le débat dans mon café citoyen.

Entre le bien et le mauvais, quand je parle de cet ami qui me bonifie ?

Des défauts ? Si peu !

Des atouts, des qualités ? Nombreux !

Qui aurait pu penser que je puisse tomber raide amoureux d’un morceau de bois ?

C’est lui qui m’a donné l’envie d’avoir envie de faire toutes mes balades en montagne avec un bâton de marche pour m’accompagner, me soulager des efforts .

Évidemment, que je l’aime ce symbole du bâton de parole que les anciens amérindiens avaient adopté et transmis de pères en fils.

Ce soir, la lune brille sur mon cher bâton de parole.

Dans le grand pot, il est beau, éblouissant et fier entouré des bâtons de marche . Il y a des objets symboliques comme ça. Ils ont eux une espèce de magnificence. Il est rare qu’on puisse les modifier, les rendre infirmes alors qu’ils sont action et intelligence même en sommeil.

Il me fend le cœur. Peuchère !!… »

Pascal Bruno

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