du fait au coeur

" Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends." Benjamin Franklin

Atelier d’écriture du vendredi 7 juin 2024

Samedi 8 juin 2024

De l’atelier de la Casa Leca, ce vendredi 7 juin 2024.

Un jeu d’écriture proposé par Émilien Bartoli.

Consigne : partir des deux dernières phrases d’un livre « mystère » pour produire le texte.

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« La sévérité rend malheureux et méchant. La bonté attire, adoucit et corrige. »

Souvent, dans des moments de doutes, Achille venait cogiter près de sa fenêtre s’ouvrant vers le large de la grande bleue.

Il passait de longs moments en regardant vers l’horizon, pensif.

Sur cette ligne, seul entre ciel et mer, il imaginait, il s’imaginait comme un funambule sur un fil allant de la sévérité à la bonté pour se corriger, trouver le bon chemin intérieur.

Ce fil n’était pas posé au dessus d’une faille . Il était au milieu de ses doutes . Il était tendu pour filer vers son regard jeté au loin. Aujourd’hui, deux extrêmes s’offraien t à lui : sévérité et bonté !!

Pensif à sa fenêtre, trottinant dans sa tête, Achille allait de la sévérité à la bonté dans sa pensée embrumée,.

Son esprit était contrarié par ce qu’il avait provoqué face à Sophie, la fille des Roseval. Elle était son amoureuse.

La jeune femme avait gentiment accepté de passer le week-end chez le fils des aristocrates du coin : les Parmentier, grands propriétaires terriens du grand domaine du Fermoir de Montsac.

Depuis le début de l’après midi, accoudé à la fenêtre, ses deux mains sous le menton, Achille hésitait entre sévérité et bonté envers lui-même. Il n’avait rien fait de dramatique, juste un plantage, pourrait-on dire tout simplement !!

Tout à l’heure, Sophie n’avait pas du tout apprécié son retard au rendez-vous.

Le bus l’avait laissée, comme prévu, au bon endroit pour attendre son chéri .

Celui-ci l’avait fait beaucoup trépigner sur le trottoir, presque deux heures.

Elle avait eu le temps de contempler le paysage, de prendre des couleurs, malgré ses vapeurs bouillonnantes.

Ce qu’ignorait la délicieuse jeune femme était le défaut qu’avait son amoureux.

La faiblesse d’Achille était son retard assidu. Il se fichait du temps !

Il refusait d’être encadré. Il faisait confiance au ciel pour savoir l’heure.

Il vivait comme un indien, libre comme le temps.

Il suivait la course du soleil d’est en ouest, sans trop se poser de questions.

Lorsque le soleil se plaçait au zénith , il savait que l’on était à la mi-journée.

Justement, c’est vers midi que le car devait arriver .

Sophie l’avait informé, la veille du départ.

Achille, confus, pressé en purée, avait eu beau se confondre en excuses, rien n’y avait fait. Après son « crime », Sophie n’avait ni la frite, ni le sourire tendre. Tout juste, si elle se retenait d’exploser.

« – Pourquoi vas-tu chercher midi à quatorze heures ? Certes, je suis arrivé pressé, mais je n’avais la patate. j’étais perdu dans les nuages.

-Et alors ? Répondit Sophie, sévère, qui continuait de le passer dans le presse purée de sa colère.

Les retrouvailles des deux perdreaux furent bien épicées et salées à cause de ce retard chronique.

Résultat : Sophie n’a plus dit un mot jusqu’à la maison, puis s’est retirée dans la chambre verte pour faire retomber la vapeur.

Ainsi, le jeune homme attristé n’avait plus qu’a attendre et faire œuvre de réflexion, de bonté face à la sérieuse remise à l’heure imposée par sa chérie furieuse .

In fine, c’est elle qui déciderait de rétablir l’équilibre des sentiments amoureux, à un moment donné.

« -Purée de purée !! » Le jeune homme avait de la purée dans le cerveau .

Il pensait trop à cette situation devenue pénible, par sa faute.

Face à la sévérité de Sophie, Achille, dans sa bonté, fixait l’horizon pour réfléchir et imaginer une solution. Il redoutait de basculer lui aussi dans des sentiments de fermeté excessive.

Pourtant, il ne voulait plus commettre d’impairs devant Sophie, déjà bien contrariée. Il préférait la faire rire plutôt que de déclencher son courroux de femme vexée et blessée.

Aujourd’hui, par son attitude insouciante, il l’avait profondément agacée, comme une chips trop exposée au soleil brûlant de midi.

Ce que le jeune homme insouciant avait omis, c’est que sa tendre moitié était follement amoureuse de lui malgré ses étourderies : Achille Parmentier, un bon vivant au cœur tendre qui doutait.

Bref ! Entre la sévérité de Sophie et la bonté d’Achille, la situation était devenue délicate, telle une patate chaude façon hachis parmentier.

Mais l’amour triompherait, comme toujours, apaisant les cœurs et réchauffant les âmes.

Pascal.B

Le livre « mystère » était : « Un bon petit diable » La comtesse de Ségur .

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